A Roumoulo, la Mémé Noélie semenavo grano rouge de pasteco blanco , grano de citro, que Pépé César, que lou Pépé César noumavo :
« meloun d’aigo sènso ges de goust !en aqui i’a que d’aigo !».
Au mès d’outòbre, la Mémé Noélie fasiè recloto de gegerino blanco...et preparavo counfituro..
En premièro espelucavo la pèu duro verdenco, espesso ( de que nourri lou mouloun de femiè au proche dòu jardin d’ourtoulaio, en causo que la
pèu duro aviè ges agrandanço au pourquet !) , levavo grano rouge ( acousteira pèr faire grano de semenco ) ...et segavo bèu moussèu de
poupudo car...
Tout acò lèu fa, moussèu de gegerino , sucre, quauque troc d’aràngi, un pichot bastoun de vaniho en dedins un pichot coudeiroun en dessuto lou
pèile ... Eme un grand cuié de bos de bouis la Mémé Noélie mesclavo delicatamenet fin que lou sucre siegue foundu...Et puie, aquelo mescladisso
barbatavo douçamenet : ploc ploc ploc !
La cousino embaumavo d’ensucrado sentour...et proumesso de deliciouso counfituro !!!!Ah Amis ! Es verai : Ero pas la counfituro de meloun
d’aigo : èro la counfituro de meraviho ( à l’oustau, la Mémé Noélie noumavo ansin !) et fasiè semblant de counfit de fru d’At !!! ....
La Pichoto se deleitavo de la countituro de meraviho clarinello et suavo, .... coumo la counfituro o la pasto de coudoun, ...(sènso pan) estremi
douçour messiagero de Nouvé !
Ah ! lou bèu tèms à Roumoulo, à l’oustau dòu Pépé César et la Mémé Noélie !
Traduction
À Roumoules , Mémé Noélie semait des graines rouges brunes de pastèques, verdâtres, cucurbitacée que Pépé César nommait « melon d’eau : dedans, il n’y a que de l’eau,
sans goût »
Au mois d’Octobre, Mémé Noélie faisait la récolte de ces pastèques à chair blanche ou gigérines ,
et elle préparait la confiture...
D’abord, elle épluchait la peau dure et épaisse (de quoi alimenter le tas de fumier près du jardin potager parce que cette peau dure n’avait pas l’agrément des animaux : notamment
le petit porc !...elle enlevait toutes les graines brunes (mises de côté pour les semences futures) et elle coupait de beaux morceaux de chairs juteuses.
Ainsi fait, les morceaux de pastèques, le sucre, quelques morceaux d’orange, le bâton de vanille se retrouvaient dans le petit chaudron, sur le poêle en fonte : à l’aide
d’une grande cuillère de bois de buis, Mémé Noélie remuait délicatement le tout jusqu’à ce que le sucre soit « fondu » ...Tout ce mélange barbotait doucement : ploc.. ploc.. ploc.
La cuisine embaumait des senteurs sucrées, promesses de délicieuse confiture ! Ah ! Mes amis ! C’est vrai : ce n’était pas la confiture de melon d’eau !!
Pour la Petite, c’était la confiture de « merveille » ! En réalité, à la maison de Mémé Noélie, elle s’appelait confiture de « mèreville », mot impropre pour dire le nom :
méréville.
Elle ressemblait à des fruits confits d’Apt.
La Petite se régalait avec cette confiture, translucide et suave...Dans le même temps, elle se régalait de la confiture et aussi de la pâte de coing (sans gros pain !!) ....
extrêmes douceurs, messagères de Noël !
Ainsi passait le bon temps à Roumoules dans la maison de Pépé César et Mémé Noélie !
Marcelle Celestin Une amie provençale
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 source : Association
Au marcat de Provenço
Au marché de Provence
 Village à l’est de Manosque.

source : Association Confituro emé sa grano Óublidado
Confiture finie avec un pépin oublié !
 La gigérine ou méréville est une sorte de pastèque qui se présente sous deux formes : ronde et « tigrée » vert jaune, ou ovale, vert clair.
C’est l’ovale que l’on rencontre le plus souvent. Elle ne se consomme que sous forme de gelée ou de confiture.
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