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La chronique de mai 2025

Le peintre de Cairanne : Émile François Fournier (1878-1966)


Quel foyer de Cairanne n’a pas un tableau de Fournier ? Peintre prolifique, sa gloire n’a cependant pas dépassé Cairanne !

Naissance

Émile François Fournier est né le 1 septembre 1878 à Cairanne. Son père est Léon Fournier, 26 ans, tailleur d’habit et sa mère est Marie Rose Verchères 24 ans. L’enfant est présenté par son grand-père François Fournier 60 ans, cultivateur à Cairanne, le père étant réserviste à Avignon. Émile François Fournier, formé par son père, exerce le métier de tailleur d’habits à Cairanne.
Il épouse une « étrangère » Julie Eugénie Saunal de Saint-Jean-le-Centenier en Ardèche le 14 janvier 1904 à Avignon. Ils ont un fils qui nait à Avignon et décède un an plus tard à Cairanne.

Une santé pas si fragile !

Sa fiche militaire est impressionnante :
En 1899 et en 1900, le conseil de révision l’ajourne pour faiblesse et le classe dans les services auxiliaires.
En août 1914, il est rappelé à l’activité lors de la mobilisation générale. Il est incorporé au 188e régiment d’infanterie comme tailleur. Réforme N°1 : le 24 janvier 1915 pour bronchite chronique gauche. Réforme n°2 en 1916 pour gastroentérite chronique, mauvais état général. Réforme définitive en 1920 avec pension pour gastroentérite chronique, dentition défectueuse, mauvais état général ! Il va quand même vivre 88 ans ! Il va exploiter cet « état de faiblesse » pour faire de la publicité pour les pilules PINK en 1913 dans le Figaro.

De tailleur d'habit à peintre

Peu d’archives : le recensement de 1921 indique tailleur d’habit et celui de 1926 peintre , date qui pourrait nous situer sa volonté de vivre de son talent artistique. Il a 48 ans.
Par qui a-t-il été initié ? La presse va nous donner des réponses.

La presse en parle

En 1927, Émile Fournier obtient un prix de mille francs pour une nature morte au salon de la Société Lyonnaise des Beaux-Arts point1.
En 1929, c’est la presse très locale, Le petit Cairannais point2 qui publie l’article suivant :
Don
M. Émile Fournier, notre sympathique compatriote, dont la réputation d’artiste peintre croît de jour en jour a bien voulu offrir à sa paroisse deux belles peintures sur toile, l’une représentant l’apôtre St André titulaire de notre église où il n’avait ni sa statue ni son image et l’autre Ste Thérèse de l’enfant Jésus, la grande sainte si populaire et si aimée. Nous remercions M. Fournier de son don généreux et le félicitons de son incontestable talent pour l’art de la peinture…

Egalement en 1929 Le Radical du Vaucluse , 31 juillet :
Le peintre EF Fournier à la librairie Dailhe (à Avignon) :
Elève de Brunel point3, membre de la société des Artistes indépendants de Paris, et de la Fédération des artistes français, le peintre Cairannais EF Fournier vient d’inaugurer à la librairie Dailhe, une exposition particulière et permanente de ses œuvres, composée de natures mortes et de paysages, cette exposition se renouvèlera toutes les semaines.
Nous trouvons cette semaine à la vitrine de la librairie de la place Clemenceau des « clairettes » et des « cerises » très étudiées. À l’intérieur deux marines dans un style personnel à l’artiste qui possèdent de bonnes qualités décoratives.


Vers Paris

En 1930, Émile Fournier s’enhardit, le voilà à Paris au salon des Indépendants au Grand palais des Champs-Elysées à Paris avec deux tableaux point4 :
N°1498 : Nature morte, souvenir de la grande guerre, 2500 F (pour quelqu’un qui a été reformé !)
N°1499 : Paysage de Provence, un coin de Vaison, 850F
En 1933 : même salon à Paris, Le petit Cairannais point1:
Nous relevons avec plaisir :
La vieille porte de Camaret en Comtat
Les Martyrs de la grande guerre
L’inspiration noble et élevée de M. Fournier, l’adaptation remarquable de sa technique ainsi que les sujets traités nous mettent en présence d’un grand artiste dont les œuvres retiendront certainement l’attention des amateurs d’art.

En 1934 : même salon à Paris. Le petit Cairannais point1:
Le peintre E.Fournier expose cette année au Salon du Grand Palais à Paris deux peintures importantes : le retour du Poilu et Ste Marie Madeleine œuvre plein de noblesse et de style…
Sans forfaiture, elles sont qualifiées pour figurer dignement dans une nos musées nationaux. Nous serons heureux d’attirer particulièrement l’attention des pouvoirs publics sur ces deux œuvres persuadés qu’ils ne resteront pas indifférents et sauront apprécier la valeur de cet artiste de grande classe !

Plus aucune trace du peintre Fournier dans les archives, dans la presse d’après-guerre, aucune nécrologie à son décès, les pouvoirs publics n’ont pas dû l’apprécier...

Son testament, sa tombe

Il fait un legs particulier à son neveu Guy Durand : son atelier, situé aux Naisses près de la fontaine, et les tableaux qui y sont entreposés . Il faut donc que le notaire évalue les 19 tableaux point5! Il les évalue entre 10 F (50€) et 50 F (250€) sauf trois : Porte de Cairanne et Paysage : 100 F (500 €) et Porte Notre Dame : 500 F (2500 €) (le notaire a du s’assoupir, on ne comprend pas ce chiffre !)point6.
Sur sa tombe à Cairanne :"Le caveau du rapin"

Souvenirs d’Anne Laberinto Gridinepoint7

Sur la façade côté sud de sa maison d’habitation il avait peint un beau cartouche où était joliment écrit « La bicoque du peintre ». Sur le côté nord, à gauche de la maison, une pièce rajoutée, où se trouvait son atelier de peinture portait pompeusement au-dessus de la porte d’entrée la mention « Studio ».
Émile Fournier possédait une petite terre avec un cabanon et un puits à l’intérieur, quartier des Naisses (Maison André Gridine)
À 75 ans il circulait encore avec une petite Simca Cinq noire qui peinait un peu en montant la côte (actuellement devant les Imbs), surtout quand les deux garnements Gridine s’accrochaient aux pare-chocs arrière de la voiture sans qu’il s’en rende compte...
À l’époque on appelait le chemin qui passait devant chez lui : « le chemin du peintre ». Cette appellation a perduré assez longtemps.


Rêvons un peu

En 1890, le peintre Brunel vient à Cairanne faire le dessin ci-contre qui sera présenté au salon des Indépendants à Paris. Plus tard, Brunel sera le professeur de Fournier. En 1890, le jeune Fournier a 12 ans. A-t-il assisté à la réalisation de ce dessin à Cairanne et est-ce le début de sa vocation ?

Gérard Coussot

Summary:In the 20th century, there was a painter in Cairanne, Émile Fournier, whose fame remained local although his paintings were exhibited several times at the Salon des Independants in Paris in the 1930s. A very prolific painter, a lot of houses in Cairanne have a painting by this artist.

Tableaux d'Émile Fournier

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source : Internet
Publicité dans le Figaro de 1913


point1 ADV, La Croix d'Avignon du Comtat Venaissin, 10PR56

point2 ADV, 1PER23

point3 ADV, Jean Baptiste Brunel (1884-1919) est un peintre avignonnais, diplômé de l’Ecole des beaux-arts d’Avignon. Il obtint des mentions honorables et des médailles à différents salons. Ses œuvres se vendent entre 300€ et 1000€ en salle des ventes. Il est également professeur de dessin et de peinture.



Source : privée
Le portrait "officiel" du peintre


point4 BNF, Gallica


Source : privée
À droite le peintre avec son épouse et le menuiser du moment.


point4 ADV, 1270W986

point6  Le SMIG est à 2,05F le 1 mars 1966. Le tableau à 10 F vaut donc 5 fois le SMIG. Aujourd’hui avec un SMIG à 11,65€ ce tableau vaut approximativement 55 € (5 fois le SMIG 2025).

point7 Merci Anne.



Source : Internet
Montée au village par JB Brunel
présenté au Salon des Indépendants à Paris en 1890
Il faut reconnaitre la maison des Imbs



Mise à jour : le 1 mai 2025
webmaster : Gérard Jacques Coussot

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