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La chronique du mois de mars 2019

Restauration du tableau Le Rosaire

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Contexte historique
La représentation de la Vierge est l’exemple le plus caractéristique des luttes entre protestants et catholiques. Les protestants ne sont pas favorables au culte de l’image. Seul le texte compte. Les catholiques réaffirment le pouvoir de l’image. L’art est une médiation entre Dieu et l’homme. Le rôle pédagogique de l’œuvre est ainsi posé, elle doit être compréhensible par tous. Dans l’esprit du Concile de Trente (1565), au XVIIe siècle, en pleine Contre-Réforme, les représentations du Christ et de la Vierge Marie vont se multiplier.

Tableau la Vierge du Rosaire de Cairanne
Deux personnages sont à genoux aux pieds de la Vierge Marie dont l’un reçoit un chapelet . La tradition veut que l’homme en habits de moine soit saint Dominique qui vécut à la jonction du XIIe et du XIIIe siècle et que la femme soit sainte Catherine de Sienne qui naquit plus de cent ans après la mort de saint Dominique ! La Vierge est au centre, tenant l’enfant Jésus sur ses genoux, assisse sur un globe terrestre, un chien en sort portant une torche allumée. Le visage de la Vierge est auréolé de lumière sur un fond sombre.
La présentation du chapelet à saint Dominique signifie l’universalité de ce geste : il est offert ainsi à tous et constitue un lien entre le monde céleste et le monde terrestre. C’est une incitation à réciter son chapelet ce qui peut être compris par tous les croyants même illettrés .
L’interprétation du chien est variée : la plus simple, avec « dominicain » faire un jeu de mots latin domini canis, chien du Seigneur.
Cependant le tableau s’écarte de la tradition : la tête de la sainte devrait porter une couronne d’épines et ses mains montrer les stigmates de la Passion. Or elle porte une couronne de roses, ses mains sont intacte et portent une rose.

Origine du tableau
Ce tableau n’est pas signé et son origine est inconnue. Une piste reste possible :
Nous avons trouvé dans le compte rendu d’une visite pastorale de l’évêque de Vaison en 1673 le point suivant : (Chapelle) Saint Rosaire, nouvellement construite ….Monseigneur a ordonné que la confrérie fera faire au dit autel un tableau dans les six mois prochains et ici même a comparu Monsieur Jacques Dumas bourgeois du présent lieu lequel s’est offert de faire faire le dit tableau et parer toute la dite chapelle a ses propres dépenses pourvu qu’il aye sa sépulture…
L’archevêque accepte sa proposition.

La recherche pour trouver un acte de prix fait dans les archives des notaires de Cairanne Brun, Beauchon et Gasparin autour de 1673 n’a rien donné.
Les actes révolutionnaires ne citent pas ce tableau comme ayant été donné à Cairanne après une possible confiscation. Ce tableau, le seul d’ailleurs, apparait en 1838 dans l’église de Cairanne dans l’enquête sur la conservation des objets dans les églises .

La restauration du tableau
La restauration du tableau a été réalisée par Mesdames Demongeot-Segura et Weissman d’Avignon.
La restauration du cadre a été faite par des adhérents bénévoles de l’Association : renforcement des angles, dépoussiérage, traitement anti insectes, vernissage léger, ferrures de suspension.

Subventions, Mécénat
La restauration de ce tableau a été menée à bien grâce à un mécénat, une subvention du département de Vaucluse et un legs exceptionnel (Musique dans les vignes) selon le plan de financement suivant :
Entité
Montant
Mécénat Braja Vesigne 5 000 euros
Commission Gagnière
(Dept Vaucluse)
3 844 euros
Leg exceptionnel 767 euros
Total
9 611 euros

Copies, commande groupée ?
Ce tableau ne semble pas unique. Trois autres tableaux ont une ressemblance étonnante. L’un est à Orange dans la cathédrale, le second à Cabrières-d’Avignon et le troisiéme à Montbron-les-Bains. . Est-ce l’œuvre d’un peintre itinérant ? Est-ce la retranscription d’une image unique. Pour l’instant nous n’avons pas de réponse, ces tableaux n’étant pas signés et leur origine pas identifiée.


Gérard Coussot

Summary :This painting represents the Virgin Mary, Saint Dominic and Saint Catherine of Siena. Virgin Mary hands a rosary to Saint Dominic. The gesture symbolizes the link between God and the believer. It is characteristic of the XVII century period that corresponds to the struggle between Catholics and Protestants who reject the worship of Virgin Mary. This painting is not signed but there are several other paintings in the area with very close similarity.


Source : F.Hernandez
Le tableau Le Rosaire à Montbrun-les-Bains
Source : Association
Le tableau avant restauration

Le Rosaire est une forme de prière répétitive quotidienne qui existe depuis le XII e siècle mais profondément remanié au cours du temps. Il fallait réciter cent cinquante fois la prière « Je vous salue Marie » aux siècles passés. Le chapelet est l’instrument qui aide à accomplir cette prière en comptant des grains que forme le chapelet.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, 80% des Français ne savent pas lire !
ADV, GG9

Source : Association
Le tableau aprés restauration


ADV, 4V1. Ce qui voudrait dire que les cinq autres tableaux de l'église n’existaient pas à cette date ?


Source : Association
Le tableau Le Rosaire à Cabrière-d'Avignon

Merci à Alain Breton de nous avoir signalé ce tableau.
Merci à Françoise Hernandez de nous avoir envoyé une photographie de ce tableau.

Source : Association
Le tableau Le Rosaire à Orange
Mise à jour : le 1 mars 2019
webmaster : Gérard Jacques Coussot